Exposition collective : Pauline Bazignan, Rémi Boinot, Hsia-Fei Chang, Laurence Gossart, Jérôme Léger, Eirini Linardaki, Maud Louvrier Clerc, Barbara Noiret, Sarah Richard, Aïda Schweitzer, Jeanne Susplugas.
Ce vers repris des Contemplations de Victor Hugo est comme un souffle sur le monde économique qui étouffe nos liens sensibles. Un Zéphyr, une houle, une bise ou un blizzard, un alizé, ces vents emporteront chacun leur tour les évènements qui nous ont tant arrimés à nos cabanes depuis un an. Ces vents ont soufflé, ont traversé puis balayé tout ce qui nous semblait le plus ancré, immuable, acquis, ad vitam déterminé. Qu’importe ce qu’en fait le vent… rend compte de la pluralité des regards posés par ces artistes sur la situation actuelle et le retour à une vie normale.
C’est par un collier de bienvenue, tel que le Capitaine Samuel Wallis en reçut lorsqu’il débarqua à Tahiti le 19 juin 1767, que la galerie des jours de Lune a désiré accueillir, de façon légère et ouverte, cette nouvelle entrée dans une vie où le lien social, sensible, charnel, sensuel et esthétique redevient le coeur de nos relations. Accueillir l’autre, c’est ici signaler par ces colliers de bienvenue le plaisir de nos retrouvailles, recevoir et montrer la diversité des identités qui nous constituent par ces objets qui tiennent leur préciosité tant de leur intention que de leurs matériaux. Les mannequins à la structure métallique noire se parent d’une variété d’ornements que chacun des artistes habille de gestes tous différents mais pourtant cohérents. Alors, à l’instar de ceux qui ont bravé les océans, portés par les vents, les visiteurs sont accueillis par des colliers dont les boucles, rubans, perles et végétaux, rappellent tous ceux composés de fleurs de tiaré, feuilles de bananier et coquillages, qui se sont envolés depuis des siècles enveloppés par les flots.
Espérons alors que ce sera heureux, que le visiteur s’abandonnera à ces colliers d’accueil patiemment confectionnés par les onze créateurs représentés.