Cette attestation est le fruit d’une réflexion menée conjointement par l’artiste Rarès-Victor et plusieurs artistes de la ville de Nancy, et soutenue par Camille Triquet, chargée de l’information et des ressources à la FRAAP. Elle a été élaborée dans le cadre d’un projet pilote porté par l’association 6 Weekends d’art contemporain avec le soutien des pouvoirs publics de la ville de Nancy, à l’occasion de la Biennale 2021 des 6 WEEKENDS D’ART CONTEMPORAIN, riche de plus de 35 artistes, qui deviendront les « ambassadeurs » de ce projet, dont l’ambition est de s’étendre sur l’ensemble du territoire national.
Aujourd’hui, la situation des artistes relevant des arts visuels est problématique ; en effet, en dehors, pour certains d’entre eux, des éventuelles ventes de leurs oeuvres, il n’existe aucune réelle reconnaissance économique de leur travail. Or, les artistes créent un événement chaque fois qu’ils exposent, mais cet événement, d’une part ne donne lieu à quasiment aucune rémunération puisque l’entrée des lieux d’accueil est ou gratuite, ou payante avec des bénéfices qui n’ouvrent droit à aucune rétribution de l’exposant ; d’autre part, par son caractère éphémère et immatériel avant et après qu’il a lieu, l’événement ne laisse aucune trace concrète, si ce n’est éventuellement un catalogue d’exposition. Et pourtant, des oeuvres ont été exposées, qui ont nécessité un travail parfois très long, l’utilisation de matériels, de nombreuses heures consacrées à la conception de l’exposition, au montage, à la promotion, au démontage. Ces oeuvres ont aussi vécu socialement, au sein d’un espace public et d’un groupe humain, qu’elles ont nourri culturellement, enrichi intellectuellement, éduqué, dans la mesure où elles ont interrogé leurs opinions, leurs valeurs, initiant ainsi une réflexion qui ne peut qu’ouvrir l’esprit et contribuer au progrès de la pensée et de la vie en société.
Pour permettre d’accéder à une reconnaissance du travail de l’artiste en arts visuels et de son rôle effectif au sein de la société, le comptage des heures apparaît comme un moyen objectif de donner un caractère économique concret à l’ensemble d’un travail, dont une grande partie, parce qu’elle est de nature immatérielle, prive l’artiste d’une rétribution légitime.
Cette démarche, que chaque artiste devra mener lors de chaque exposition et pour chacune de ses oeuvres, n’entamera en rien ses éventuels autres droits et viendra, au contraire, grâce à cette visibilité chiffrée, ouvrir le champ de nouveaux droits, comme ceux à la formation professionnelle et au calcul de la retraite. En outre, ce corpus de fiches permettra de matérialiser la dimension concrète des expositions en décrivant avec précision son caractère materiel, et pourra ainsi nourrir des études en sciences humaines pour mieux appréhender l’évolution des idées, les mouvements culturels et l’interaction entre ces deux champs de la connaissance, et donc pour mieux comprendre une époque.
Lien de la video YouTube :
https://www.youtube.com/watch?v=FdIuHUXupp0